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Histoire du piano

Petite histoire simplifiée du piano

 Le premier instrument dont on puisse dire qu'il est l'ancêtre du piano est le tympanon, assemblage de lames d'acier que les jongleurs frappaient avec des maillets et qui ressemble un peu à un xylophone….

A la fin du 14ème siècle, on utilise un clavier (du mot "clé" car la clé est un instrument pour "ouvrir" la musique). C'est l'apparition du clavecin, qui n'est pas l'ancêtre du piano contrairement à ce que l'on croit, car les cordes de l'instrument sont pincées et non frappées.

Très rapidement, on distingue le clavecin, le virginal ou l'épinette (dont les cordes sont pincées et fonctionnent avec une seule corde par note), du clavicorde (cordes frappées par une languette de métal fixée à l'extrémité de la touche et qui restait en contact avec la corde tant que la note demeurait enfoncée).

 

Le clavecin

Le clavecin est un instrument à cordes muni d'un ou plusieurs  claviers dont chacune des cordes est « pincée » par un dispositif nommé sautereau.

Les clavecins ont connu leur apogée et suscité un très large répertoire au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.

Clavecin Stirnemann
Fondation la Ménestrandie 1777
Clavecin Donzelague à double clavier, 1716

 

Détail des claviers d’un clavecin Jean-Claude Goujon, avant 1749

 

Le virginal

Virginal à double clavier
Instrument de musique à « vergettes » (sautereaux),
de la famille des instruments à clavier et à cordes pincées

Le Virginal (mot venant peut-être du bas latin Virga, vergette), était employé en Angleterre pour désigner un instrument de la famille du clavecin.

L'unique rang de cordes chromatiques permet de disposer les cordes, en travers de la touche du clavier (angle de 10 degrés) plutôt que dans le prolongement de la touche comme dans le clavecin.

L'épinette

L'épinette, ou espinette, est un instrument de musique à cordes pincées et à clavier de la famille des clavecins ; dans cette famille d'instruments, les cordes sont pincées par des sautereaux actionnés par les touches.

L'épinette est en fait un clavecin dont les cordes sont plus ou moins obliques par rapport au clavier.

Epinette polygonale par Antonius Patavinus (Padoue ?, 1550)

Le clavicorde

Clavicorde d’après Donat – 1700, Leipzig

Le clavicorde est le véritable ancêtre du piano actuel.

Le clavicorde est un instrument de musique qui remonte au tympanon médiéval. Il est le prédécesseur du piano-forte, qui lui-même engendra le piano moderne. Le plan s'apparente à celui du virginal.

Ne possédant toutefois ni la puissance ni la richesse d’harmonique du clavecin, il ne connut qu’un faible succès. La table d'harmonie n'occupe que la partie droite de l'instrument, si bien que l'on peut voir le clavier à travers les cordes.

Dans le clavicorde, les cordes sont frappées par une pièce métallique appelée « tangente », selon un mécanisme beaucoup plus élémentaire que celui du piano-forte et plus encore que celui du piano moderne.

Clavicorde, copie d’un original d’époque

 

Le piano-forte et le forte-piano

Bartolomeo CRISTOFORI (1655-1731)
Frédéric Genand travaillant sur l’un des pianoforte
de Madame Trudelies Leonhardt
Mécanique d’un Pianoforte

Selon les sources, c'est en 1691, 1694 ou au tout début du 18ème siècle que Bartolomeo CRISTOFORI ( 1655-1731), conservateur des clavecins et épinettes du prince Ferdinand de MEDICIS, renouant avec le vieux principe du tympanon, invente la mécanique du piano, constituée d'un clavier, d'une série de cordes, de marteaux reliés au clavier au moyen d'un système de transmission composé d'un pilote, d'un bâton d'échappement, d'une attrape et d'un étouffoir.

Le piano-forte et le forte-piano sont des instruments de musique à cordes frappées avec clavier, instruments intermédiaires entre le clavicorde et le piano du XIXe siècle.

Ils se distinguent comme suit :

  • Le piano-forte : le meuble a la forme d'un clavecin (allongée, en aile d'oiseau);
  • Le forte-piano : le meuble a la forme d'un clavicorde (rectangulaire).

La conception du premier piano-forte est due au facteur de clavecins travaillant à Florence, Bartolomeo Cristofori (1655-1731). Celui-ci cherchait à doter le clavecin de possibilités expressives plus nuancées, en permettant à l'instrumentiste de varier l'intensité des sons selon la force exercée sur les touches. Le clavicorde le permettait déjà, mais émettait un son trop faible par rapport au clavecin.

Cristofori dut donc inventer un mécanisme de frappe des cordes qui permît une émission sonore beaucoup plus puissante que celle du clavicorde. Il parvint à le mettre au point et à l'adapter à une caisse de clavecin. Cet instrument fut dénommé gravicembalo col piano e forte d'où son nom. L'aspect extérieur était celui du grand clavecin. Le mécanisme fut ensuite perfectionné par Johann Gottfried Silbermann.

Le premier forte-piano, donc sur un plan rectangulaire comme le clavicorde, fut construit à Gera par C.E. Friederici (élève de Silbermann) en 1758. À Paris, exerçaient des facteurs d'origine allemande : Moers, Mercken, Érard. Mais c'est l'Angleterre qui fut le centre le plus important : Zumpe lance à Londres la production des forte-pianos carrés.

En 1768, Jean-Chrétien Bach donne un concert sur un instrument de Zumpe et publie en 1771 six concertos pour clavecin ou piano-forte.

Deux écoles principales coexistent:

  • La mécanique anglaise, solide grâce à des renforts métalliques entre la table de l'instrument et le sommier, mais lourde avec des marteaux en cuir.
  • La mécanique viennoise, chère à MOZART, plus légère mais fragile, dont les marteaux frappent les cordes du dessus (on contrôle jusqu'au bout la course d'attaque du marteau).

 

Naissance du piano

Coupe de mécanique présentée par Erard en 1822
Pianoforte exposé à la Beethoven Haus, à Bonn

A la fin du 18ème, Sébastien ERARD, facteur strasbourgeois, s'installe à Paris et fonde sa marque. Sa principale découverte date de 1822.

Il s'agit du double échappement : système de ressorts qui maintient le marteau joué à proximité des touches et qui fait que sans devoir relâcher complètement la touche, on peut rejouer une seconde fois la note.

Pour sa légèreté et sa fiabilité remarquable, cette invention connut un succès immédiat. Le clavicorde devient le piano tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Au 19ème siècle les exigences croissantes des compositeurs stimulent l'inventivité des facteurs :

  • Du pianoforte de 4 octaves (49 touches de CRISTOFORI), on passe au piano 61 touches de SILBERMANN, facteur viennois.
  • En 1794 aux 68 touches de BROADWOOD, facteur anglais, puis à partir de1808 au clavier de 6 octaves.
  • En 1845 enfin, les pianos comprennent 7 octaves.

Ces évolutions nécessitent de construire des pianos plus résistants, consolidés par des tubulures de métal puis par des cadres entièrement en fonte, tels qu'ils le sont aujourd'hui.

Chaque compositeur a son facteur attitré.

BEETHOVEN travaille avec ERARD à qui il commande un piano particulier dont chaque marteau frappe 4 cordes (et non 3) afin de produire un son plus puissant.

LISZT commande ses instruments à ERARD et CHOPIN travaille avec PLEYEL.

Entre 1850 et 1900, les mécaniques viennoises et anglaises sont abandonnées pour leurs défauts.

Au même titre, on ne fabrique plus de pianos lyres, consoles, pyramides ou girafes, ni de pianos ronds qui sont  jugés décoratifs mais insatisfaisants techniquement.

En 1845 PLEYEL invente le pianino, ou piano droit, qui ne cessera de se perfectionner jusqu'à nos jours.

 

Piano Pleyel en bois de rose de Chopin, 1846

 

Steinway & Sons

Heinrich Engelhard Steinweg / Henry E. Steinway  (1797 – 1871) est né en 1797 sous le nom de Heinrich Engelhard Steinweg à Wolfshagen dans le Harz (Allemagne). Il se marie en 1825 et s’établit à Seesen. Il y créa son propre atelier en 1828.

Étant donné que seule la réparation d'instrument pouvait y être effectuée, il fabriqua son premier piano à queue en 1836 dans le secret de la cuisine de son domicile.

Ce piano, retrouvé, est actuellement conservé au New York’s Metropolitan Museum of Art.

Dans la décénie qui suit, il en construit encore 482 exemplaires, puis immigre aux Etats-Unis et débarque à New York le 29 juin 1850 avec sa famille, donc cinq de ses fils.

Il cède alors la compagnie Steinweg  à son fils le plus agé qui restera au pays, Christian Friedrich Theodor Steinweg.

Sur le conseil d’amis, ils y « américanisent » leur nom en Steinway. Le 5 mars 1853, il fonde la marque Steinway & Sons et ouvre son magasin sur Varick Street, Manhattan West Side.

Son atelier produit alors le premier instrument, numéro de série 483 qui sera vendu à une famille du nom de Griswold, pour la somme de 500$. Ce piano est également exposé au New York’s Metropolitan Museum of Art.

Steinway & Sons s'est rapidement fait une réputation en Amérique et a par la suite conquis en peu de temps le marché et les scènes de concert du monde entier. L'évolution de l'entreprise familiale a été déterminée par la passion et le courage d'innover. Au départ, Henry père et ses fils fabriquaient presque tous les pianos carrés eux-mêmes. Dès 1855, lors de l'exposition « American Institute Fair » au Crystal Palace de New York, les instruments obtinrent leur premier prix récompensant leur bonne qualité.

Fort de leur succès, une deuxième fabrique est ouverte « uptown », à l’angle de la 52th et 53rd  Street sur Park Avenue. En 1866 fut ouverte le premier « Steinway Hall », 71 East 14th Street Manhattan.

Comprenant une salle de concert de 2'000 place faisant référence, ainsi que de nombreuses salles d’exposition promouvant les différents instruments.

Il fut ouvert un nouveau « Steinway Hall » au 109 West 57th Street.

C’est là même que mon papa Pierre Genand a travaillé, en septembre 1957, comme simple employé, puis rapidement promu, pour les services Concert. Il accorda de nombreuses fois pour Glenn Gould entres autres.

La plus célèbre des marques ne déposera pas moins de 127 brevets patentés à ce jour résultant de recherches et d’innovations.

Actuellement, la marque produit environ 4'000 instruments entre l’usine à Astoria et celle de Hambourg.

http://www.steinway.com/about/history/

Essor du piano et développement des marques

La fin du 19e connaît un essor économique sans précédent au niveau des pays industrialisés, de grandes marques se développent, principalement en Allemagne.

Bechstein 1853, Schimmel 1894, Steingraeber & Sohne 1852, Seiler 1865, Julius Bluthner 1853, Sauter 1819, Bösendorfer 1827, Ibach & Sohne 1794, Feurich 1860, Grotrian Steinweg 1865, Pfeiffer 1862, Pleyel 1807, Erard Paris 1752, Gaveau 1852, Burger&Jacobi 1872, etc

Mécanique à baïonnettes, cordes droites, cadre en bois ou semi-cadre fer sont les caractéristiques typiques de production de la fin du 19e siècle.

Caractéristiques communes et industrialisation de la production après la 1ère Guerre Mondiale :

  • Cadre en fonte, cordes croisées
  • tables d’harmonie et côtes collées
  • mécaniques de plus en plus performantes
  • 85 puis 88 touches.  
Piano Roller & Blanchet, 19e siècle
Piano Louis Chartier, tout début 20e siècle
Piano d’étude entrée de gamme moderne

 

Piano à queue Gaveau Paris, 1926